1. |
Programmés
04:02
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Je l’ai ghosté comme un silencieux lasso*
Je lui ai laissé mon miroir et mon kit de couteaux
Je lui ai dit : « À mon âge, il est trop tard pour changer »
Advienne que pourra, j’suis encore programmée
Tu t’apitoies et tu trouves tout le monde toxique
Quand ton cœur te défonce la cage thoracique
L’Enfer, c’est les autres, et t’es toi-même étranger
C’est pas mal ça qui est ça, oui, t’es bien programmé
Si Dieu est mort, on n’arrête pas le progrès
Au royaume des robots, on s’arrange le portrait
On va vivre sur Mars et le Soleil va exploser
Mais, bien sûr, d’ici là, on reste tous programmés
Elle est aveugle pour elle, elle est aveugle pour les autres
Est tannée de rouler sa bosse au sommet de la côte
C’est une somnambule dans un rêve éveillé
Elle n’est pas sortie du bois, elle est plutôt programmée
Il se voit comme un monstre dans un film d’horreur
Un bourreau qui s’abreuve aux mamelles du malheur
Il est possédé comme un petit garçon damné
Fait que tasse-toi de là, il est très programmé
Un pied dans tombe, on n’est pas encore morts
On a une armée de mécanismes et d’anticorps
Mais c’est dur de danser quand on est enchaînés
Entre toi et moi, on est tous programmés
Si on voyait dans le temps, on se ferait pas souffrir
Tu me parlerais au présent, j’arrêterais de me mentir
On va se regarder dans les yeux et on va se voir aller
Que sera, sera, on va enfin s’aimer
--
*Titre d’un recueil de poésie de Louise Desjardins – Silencieux lassos
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2. |
Spirit
03:49
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Spirit
Défonce les murs de la prison
Spirit
C’est la belle évasion
Fais de l’espace dans ton esprit
Descend dans l’instinct un instant
N’allons pas gentiment dans cette nuit
C’est la grève dans l’usine du temps
Que toutes les dates soient abolies !
Qu’on allume l’incendie du sang !
Spirit
Laisse l’air entrer dans tes poumons
Spirit
Pas question de noyer le poisson
Bien calé dans ta baie des chaleurs
Caché dans l’antre de ton ventre
La lune nous montre sa bonne humeur
Lunatique tac l’attaque est lente
Les étoiles bandent les éclairs itou
Allument le courant dans ton cou
Spirit
Attire le ciel sur mon balcon
Spirit
Le repaire de l’horizon
Un brasier d’or et d’endorphines
Un port d’attache dans tes pores de peau
Des caresses pour occire les toxines
Chaudes comme de la lave au lait de coco
Lumière gamma en magma
Prends une partie de moi avec toi
Spirit
Le soleil brille dans la maison
Spirit
Allons cueillir ses rayons
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3. |
0308
03:10
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Je me livre à toi, liquéfié et en larmes
Sans rien dire, tu sais ce que je pense
Tu m’as appris les mots qui sont maintenant mes armes
Et ma langue maternelle, c’est aussi le silence
Maman
Pourquoi les humains sont violents?
Maman
Tous les jours, que ce soit le printemps
Cent fois je me suis perdu dans la laideur et l’oubli
Mais avec ton sourire, le chaos, je m’en fous
La lumière de ton cœur est le sacrement de ma vie
Je vais être heureux lorsqu’ils me mettront au trou
Ma sœur
Pourquoi la peine et la douleur?
Ma sœur
Tous les jours, que rayonne ton bonheur
Je refuse de partir avant de t’avoir vu vivre
Pour cette vie et pour toutes celles à venir
Tu avances sans moi, et oui, je vais survivre
Je te reconnaîtrai dans la foule en délire
Ma fille
T’es ma prunelle, t’es ma pupille
Ma fille
Tous les jours, que ton étoile brille
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4. |
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Si tu veux le savoir, le mystère de la vie
Cherche pas dans L’Art de la guerre, fie-toi pas à Sun Tzu
Moi, j’ai des contacts, Mini pis Bublee me l’ont dit
Y en a en masse par ici pour les fins pis les fous
Viens donc pas me faire accroire que c’est hara-kiri
La meilleure façon d’apprendre à recevoir un coup
Y faut frotter, faut lustrer, oui, Monsieur Miyagi
Même avec les genoux brisés, on se relève debout
L’amour est dans le Kung Fu
L’amour, c’est pas une souris, c’est une sensei
Elle a un super pouvoir, c’est de te planter, mon chou
La récré est finie, c’est le temps que tu te réveilles
Dis « domo arigato », oui, dis merci beaucoup!
L’amour est dans le Kung Fu
Chaque jour, une lutte, un combat sans merci
C’est quand est-ce qu’on s’en va où? À l’église ou au zoo?
C’est avec tout notre amour qu’on frappe dedans la vie
Tout autour, dans le milieu, nulle part et puis partout
L’amour est dans le Kung Fu
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5. |
Trou noir dans Villeray
04:08
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J’entends le son des avions dans le fond de mes tiroirs
Y a un sabre laser qui fend le jour dans le soir
Je me tue à petit feu comme un enfant séquelle
Et je cache le cadavre dans un monde parallèle
Où est-ce que chu, je le sais pu, quelque part dans voie lactée?
Tout percé, coin Gaspé, y a un trou noir dans Villeray
Y a Jésus de Jarry qui s’envole en bicycle sur la 40
Avec E.T. dans le front seat vers les étoiles filantes
Pis y a moi qui a le vertige comme un coq sans plumage
C’est pas l’altitude qui compte, c’est le kilométrage
Check la passe dans l’espace-temps, oublie pas de respirer
Cligne des yeux, trop tard, dans le trou noir de Villeray
J’hallucine mon evil twin entre Casgrain pis Neptune
Il met du whisky dans le gaz sous le métal de la lune
Quand il dit « s’accrocher », il faut pas se méprendre
Il veut pas dire « persévérer », il veut dire « se prendre »
Mais je lui dis : « Je prends pas le raccourci, je ne suis pas pressé »
L’amour prend son temps dans le trou noir de Villeray
Je t’entends déjà me dire que rien n’arrive pour rien
Qu’on peut aimer un poisson en le flattant comme un chien
Mais personne vit, personne meurt, tout le monde fait rien que flotter
En apesanteur dans le trou noir de Villeray
À soir, je dors sur le toit comme un paratonnerre
Il est huit heures moins quart dans le cœur à ma mère
Ma guitare est mon guide, mon gun, mon gamète à gamme
Je traverse le trou et je vois le jour dans mon âme
Chaque petite victoire transforme le monde entier
De l’autre côté du trou noir, y a de l’espoir dans Villeray
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6. |
Totem
03:48
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Je suis beau, je suis fort, je suis grand
Tout autour, en dehors, en dedans
Je suis un être intelligent
Je suis là pour moi-même, en tout temps
Et si je m’ignore, je reviens en mon for
Je laisse les morts ensevelir les morts
J’ai la force de l’ours, le cœur du lion
J’ai l’intuition de l’homme-poisson
Mon âme est une entité macaque
Amoureuse de la faune et des lacs
Et si je m’égare, je retrouve le Nord
Je laisse les morts ensevelir les morts
Totem, je m’aime
J’ai un cœur pour ressentir l’amour
J’ai des sens capter ce qui m’entoure
Mon corps et mon esprit sont précieux
J’ai beaucoup de valeur à mes yeux
Et si j’en doute, je redouble d’efforts
Je laisse les morts ensevelir les morts
Totem, je m’aime
À l’abattoir, la bête n’a plus peur
Le taureau saigne, mais il est en chaleur
Je survis comme le chien aux abois
Et ma chienne n’impose plus sa loi
Et si je meurs, comme mon ami le chat noir
Je laisse les morts ensevelir les morts
Totem, je m’aime
Je relève la tête et j’avance
À la vie, à la mort, aux naissances
Je suis ici mon meilleur ami
Je suis le créateur de ma vie
Et si je tombe, je me relève encore
Je laisse les morts ensevelir les morts
Totem, je m’aime
Je suis la belette et la baleine à bosse
Le chant du coq, le vol de l’albatros
J’ai soif de vivre comme un grand cheval
Qui galope sur le toit des étoiles
Et je réveille les animaux dans mon corps
Je laisse les morts ensevelir les morts
Libéré
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7. |
New York
04:02
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J’suis assis dans un parc
Puis je me demande
Est-ce possible, New York vient d’exploser?
Je me repose, je regarde et je sens le soleil
La Terre est merveilleuse
Pourquoi vouloir se la diviser?
Les dinosaures ont mis bien plus de temps à disparaître
De cause naturelle
Que les humains, de façon délibérée
Par manque d’amour
En seulement des milliers d’années
Je sens dans mon cœur la beauté de l’esprit
Libère-toi, je me libère moi aussi
Pourtant, ô que la Terre est belle
Nébuleuse et lumineuse
Avec ses arbres et son bleu du ciel
Une boule chinoise dans la Voie lactée
Pourquoi continuer à l’enchaîner?
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8. |
Prends ton gaz égal
02:32
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Le futur arrive vite, faut-tu partir tu’suite?
Man, c’est quoi le rush?
T’as quasiment rasé passé proche
D’être su’l bord d’être en retard
Check ta carte des étoiles
Fais-toi une pof d’azur pur
Avant que tu t’en ailles
Pis prends ton gaz égal
Toi, tu connais ça, l’électricité statistique
Écoute-moi, dre’là, m’a t’en pousser une cosmique
Y a de la poussière de soleil dans ton fanal
De la moelle pépinière dans colonne vertébrale
Enligne tes chakras
Tes flûtes pis tes crachats
Et tes pulsions animales
Prends ton gaz égal
Ça donne la soif, ç’a l’air
Quand on est dans le jus
Et la patience est la mère
De toutes les tortues
Gerry Boulet frappait dedans à grands coups d’amour et de yoga nasal
Qu’est-ce tu veux, personne ne va s’en sortir vivant
En chair et en poil
Prends ton gaz égal
Si tu retiens ta peine
Comme tu refoules ta pisse
Tu vas avoir mauvaise haleine
Pis ben des envies tristes
Si ça va mieux, ça l’a été mal, pour être heureux, faut que tu pédales
Défonce tout, on est pas pressés
Prends donc une gorgée, à ta santé mentale
Prends ton gaz égal
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9. |
Hashtag
04:43
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Hey man, tu trottes dans rue
Tu penses que t’es top cool
Comme si c’est toi qui est le king
Pis que c’est toi qui commandes la foule
Non, voyons donc!
Tu penses que toutes les filles sur ton chemin
Veulent te fourrer
Comme si elles en avaient de besoin
Elle savent pas, moi toi tu le sais
Non, quel adon!
Tu roules des mécaniques
Avec ta p’tite pompe à bécyk
T’oublies de penser avant de parler
Pis tu dis des conchoncetés
Non, passes-toi un savon!
Tu dis : « Hey, bébé, viens donc me sucer
Montre-moi donc tes totons
Envoie donc, laisse-toi aller
M’en vais te donner du bonbon »
Non, non! T’as l’air d’un bouffon
T’es convaincu qu’elle capote
Sur toi comme une folle
Parce que tu te penses ben hot
Avec tes petites blagues molles
Non, jokes de mononc’
Tu te la joues macho man
Pour flasher devant tes chums
Tu penses que les femmes veulent
D’un gars qui sonne comme tous les autres bums?
Non, fais tes leçons
Tu respectes pas personne?
Hum. Attitude suspecte
Si tu respectes pas personne
Comment veux-tu bien qu’on te respecte?
Hon, man, c’est pas con
Tous les jours, les femmes subissent
Les commentaires gnochons
Des dudes au party de saucisses
Le rendez-vous des cornichons
Non, non, come on, champion!
Essaie donc de rien dire
Et de rester à ta place
Essaie donc rien que de lui sourire
Pis de respecter son espace
Garde-la donc dans tes caleçons
Arrête de dire de la marde
Pis de penser avec ta bite
Change donc l’allure de la parade
Respire, ralentis, that’s it!
‘Garde donc, man, c’est bon!
Penses drette, réfléchis
Tu vas voir, c’est au boutte
Reproduis pas ce que t’as appris
Reste humain pis tiens-toi debout
À fond, les belles façons
On se lève pour les dames
On n’est pas des innocents
On est braves, comme des charmes
Avec tout le monde, pis tout le temps
C’est bon, d’aplomb, man, d’aplomb
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10. |
J'te feel
04:32
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J’te feel
C’est l’appel du miel
Le galop du naturel
Ma belle, c’est quoi le deal ?
J’te feel
Pause entre les secondes
Temps mort entre les atomes
Qui me séparent de ton monde
J’te feel, j’te feel
Comme j’aime la nuit
Comme j’aime le noir
Le blanc de tes cheveux gris
Jusqu’au désespoir
C’est clair, j’te feel
Je te le dis sans artifice
Je vais me crisser à poil
Avant que la toune finisse
Tu me dis : « Toi, tu trouves-tu qu’on se feel ? »
Quand tu me le demandes
Tout mon instinct bande
Hypnotisé à l’os
Fasciné par le crime
De l’obsession du ciel
Dans une mise en abyme
Extrasensorielle
Et ma raison sommeille
Enterrée vivante
Dans le creux de mon ventre
Où le monstre se réveille
La lune de mon cœur
Ma panthère noire
Se lève dans le soir
Comme une étrange fleur
J’te feel
J’sais pas si tu me comprends
C’est pour ça que j’suis franc
C’est fucked-up pis unreal
J’te feel
C’est dans cette violence
L’urgence qui m’habite
Que la détresse m’invite
Et je brûle et je danse
Il s’en câlisse, l’oiseau
Qui a les hélices dans le vent
Il nous regarde d’en haut
Il s’envole en riant
Aujourd’hui, je pardonne
Au malheur d’exister
C’est par toi, sauvageonne
Que je vais commencer
J’te feel
Comme un pompier s’a poudre
Qui éteint le coup de foudre
Dans son tout petit carré de sable
Avec son camion rouge
Sans break sans steering wheel
Shoot to kill, please don’t miss
My lonesome heart of steel
Y a tu une science de l’espace
Ou un langage secret
Qui peut prouver, hélas !
Que les mirages sont vrais
Qu’on est plus forts, et pas morts
Qu’on est vraiment ici
Et que je le suis, moi aussi
À contempler ton corps ?
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Phil Moreau Saint Hyacinthe, Québec
On peut appeler ça du folk. On peut appeler ça du rock. On peut toujours dire que la parole vient avec, et que les sentiments sont purs.
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